Interview – Ambroise Bonneterre, Compagnon du Devoir

Léa Café

Ambroise Bonneterre is a director in the Craft & Artisan school in France La Maison des Compagnons. The school is famous for training the future engineers and technicians who will be working on Cathedrals and historical monuments renovation projects, but also on high end craftmanship in more than 29 different fiels. Language of the interview: French . Listening level: Intermediate. Vocabulary level: Advanced. Bonne écoute !

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Chers étudiants de français,

vous écoutez Léacafé, le podcast qui vous aide à parler mieux français. Aujourd’hui un invité spécial ! Il s’appelle Ambroise Bonneterre et il est directeur de la maison des Compagnons du Devoir en France, dans la ville d’Angers. Les Compagnons du Devoir c’est une organisation d’artisans de haute voltige. Restez avec nous, ça va commencer.

(Transition)

Léa : “Bonjour à tous ! Aujourd’hui vous nous entendez depuis la ville d’Angers et je suis avec vous, avec Ambroise qui représente la Maison des Compagnons. Bonjour, Ambroise.”

Ambroise : “Bonjour !”

Léa : “La Maison des Compagnons c’est une maison d’artisans en France qui combine High-tech et Historique. Donc dis-moi, déjà vivre à Angers ça te plaît ?”

Ambroise : “Bah écoute, Angers c’est plutôt une jolie petite ville. Comme on dit la douceur angevine, il y a du bon vin et il fait bon vivre.”

Léa : “Et qu’est-ce qui t’a amené ici ?”

Ambroise : “Alors c’est une mutation professionnelle quand je me suis dirigé vers la responsabilité d’une maison de Compagnons. On m’a envoyé à Angers.”

Léa : “La Maison des Compagnons ?”

Ambroise : “Voilà.”

Léa : “C’est quoi ? Dis-nous en plus.”

Ambroise : “Une Maison des Compagnons c’est une maison qui regroupe des jeunes qui sont dans le cadre du tour de France afin qu’il puissent se former dans 29 métiers – sous six filières donc les filières du bâtiment, les filières de l’industrie, les filières de l’aménagement de la finition, les filières des matériaux souples, et les filières de métiers de bouche.”

Léa : “Oh là là, ça va un peu vite. Déjà Tour de France pour beaucoup d’auditeurs ça évoque sûrement le Tour de France de vélo mais je pense que c’est différent ouais ?”

Ambroise : “C’est totalement différent. Le tour de France ça engage les jeunes à voyager de cinq à sept ans de ville en ville, et de changer de ville et de changer d’entreprise tous les ans et d’avoir aussi éventuellement une étape à l’étranger donc dans le monde.

Léa : “Et puis tu nous as parlé de filière bâtiment, filière.. Tu peux développer un petit peu ?”

Ambroise : “Filière du bâtiment ça regroupe par exemple les métiers de charpentier, maçon, métallier, plombier, tous les métiers du… qu’on peut retrouver dans le bâtiment. Les métiers de l’industrie ça va regrouper les métiers qu’on va retrouver tels que chaudronniers, électricien, mécanicien outilleur, mécanicien de précision, mécanicien de maintenance industrielle, donc tous ces métiers-là heu.. Aménagement finition donc là on va plus avoir du peintre, des menuisiers, des ébénistes. Métiers de bouche on va avoir des boulangers, des pâtissiers. Les métiers des matériaux souples on va avoir des cordonniers, des maroquiniers, des tapissiers, voilà tous ces petits métiers-là et on aussi les métiers du vivant, qu’on appelle chez nous métier du vivant – c’est le métier de jardinier-paysagiste et le métier de vigneron.”

Léa : “Je comprends que ça fait une grande variété de métiers. Qu’est-ce qui fait que la Maison des Compagnons est spéciale ? Parce que vous avez une grande réputation en France, et qu’est-ce que vous avez de spécial ?”

Ambroise : “On a un côté atypique c’est qu’on est tout d’abord une association. Donc c’est une association à but non lucratif de Loi 1901 qui est reconnu des grandes écoles et reconnue d’utilité publique. Dans cette association-là nous avons des centres de formation et ces centres de formations-là sont aussi atypiques parce qu’on apprend pas qu’un savoir-faire, on apprend aussi un savoir-vivre et un savoir-être. En fait chez les compagnons on apprend à vivre en communauté, on apprend à partager, on apprend à vivre avec l’autre tout simplement.

Léa : “Savoir-vivre, savoir-être. Par exemple les compagnons, vous habitez tous dans, dans des maisons. Ca c’est quelque chose de spécifique”

Ambroise : “On est les seuls centres de formations aussi à proposer le voyage, un hébergement et une formation.:

Léa : “Je résume. Un hébergement, ça veut dire que les personnes qui viennent en formation dans l’association La Maison des Compagnons, ils habitent sur place, il mangent sur place et il y a aussi quelque chose… Vous êtes pas uniquement à des mecs ici ?”

Ambroise : “Pas du tout. Malheureusement – j’dis malheureusement parce que les femmes ont tout à fait leur place chez nous. Malheureusement on a 90- 80% de jeunes hommes en formation. C’est des métiers qui attirent plus les hommes j’suppose que les femmes, alors qu’on a plein de métiers qui attireraient les femmes. Aujourd’hui, dans une maison où il y a 80 personnes il y a une … 8 filles.”

Léa : “Elles ont un dortoir spécial ?”

Ambroise : “Elles ont une annexe effectivement, spéciale à elles. On peut pas mélanger, ça poserait quelques soucis.”

Léa : “J’ai eu l’occasion de me balader dans vos locaux, tu m’as fait visiter et il y avait des belles pièces d’artisanat et puis dans un style plutôt historique. L’historique, travailler sur les monuments, c’est ce pourquoi vous êtes connus tu confirmes ça ?”

Ambroise : “Bien sûr, de toute façon le fondement des Compagnons du Devoir, le fondement du compagnonnage ça vient tout d’abord des cathédrales. Donc dans ces cathédrales-là, c’est vrai que toutes les cathédrales, toutes les églises qu’on peut voir en France c’est des monuments historiques et ce sont des monuments magnifiquement beaux et qui ont été faits (par) des tailleurs de pierre, charpentiers, menuisiers et tout ça en fait on en est.. on en a l’héritage dans nos savoir-faire quoi.”

Léa : “S’il y avait un ouvrage qui t’a particulièrement marqué sur le plan de l’ingénierie dans notre patrimoine historique ?”

Ambroise : “La Cathédrale de Reims”

Léa : “Pourquoi ?”

Ambroise : “Elle est magnifique. Elle est juste magnifique ! Après j’suis pas vraiment du métier de construction donc j’ai un peu un oeil novice.”

Léa : “Toi en particulier, quel est ton rôle cette année, dans cette maison ?”

Ambroise : “Cette année depuis le mois de septembre, je suis au poste de prévôt. Le poste de prévôt c’est ni plus ni moins un directeur ou bien un responsable de Maison de Compagnons. Mon rôle consiste à promouvoir la formation des compagnons, à recruter les jeunes qu’on accueille chez les compagnons en formation ou dans le cadre du tour de France. Le placement et le suivi des jeunes en entreprises. La gestion du patrimoine, en fait c’est la gestion de nos locaux. La gestion des salariés, l’animation des bénévoles au sein des jeunes des Compagnons. Grosso modo c’est à peu près ça.”

Léa : “Donc cette année pour toi, c’est de la gestion.”

Ambroise : “C’est de la gestion, c’est pas mal de gestion, d’organisation, de prospection d’entreprises, donc un peu de fibre commerciale, un peu de communication mais pas mal de gestion effectivement”

Léa : “Les personnes qui nous écoutent parmi elles il y a des gens qui s’intéressent à l’économie de la France, qui aimerait savoir comment ça va, comment ça va en ce moment l’économie pour les artisans. Est-ce que c’est facile de travailler en France pour des personnes comme les Compagnons ?”

Ambroise : “Alors, c’est vrai qu’il faut que nous on est plus souvent à travailler dans des domaines assez luxueux et assez riches j’ai envie de dire. C’est un terrain où il y a pas beaucoup d’entreprise mais où les entreprises qu’il y a il faut qu’elles soient très exigeantes et grâce à l’exigence qu’elles elles arrivent en fait à garder leurs clients et à pérenniser leur entreprise. Les entreprises qui ne font pas comment dire du luxe à proprement parler en chantier ou autre ça peut être, on va dir, ça peut être difficile.”

Léa :”Les années 2000 c’est aussi l’internationalisation ! Alors, tu as eu l’occasion de partir à l’étranger avec ton tour de France ?”

Ambroise : “Donc j’ai commencé mon apprentissage en fait en 2005. J’ai terminé mon tour de France en 2014 et entre 2005 et 2014 j’ai eu l’occasion de partir trois ans à l’étranger. J’suis parti un an en Allemagne et je suis partis un an Australie et un en Indonésie. Et à chaque fois j’ai travaillé dans mon métier.”

Léa : “As-tu une histoire particulière à nous raconter qui nous donnerait une idée d’à quoi ça ressemble, ton métier ?”

Ambroise : “Mon métier c’est un peu vaste, après j’peux vous raconter ce que j’ai vécu en Australie. En Australie j’suis, j’ai débuté, j’ai cherché un travail c’était assez compliqué à trouver. J’ai finalement trouvé dans le domaine des ascenseurs. Donc en fait, c’est que notre métier en tant qu’électrotechnicien en France c’est assez vaste. On touche à du bâtiment, on touche à de l’industrie et on touche aussi aux ascenseurs. Donc là me suis vraiment éclaté. On faisait des bâtiments de.. qui est aux États-Unis peut-être normal mais en France c’est très très rare. On faisait des bâtiments qui faisaient 37 étages, donc c’est vrai que pour moi c’était assez exceptionnel et tout ça dans une ambiance très très familiale et très très amusante.”

Léa : “37 étages, ça veut dire que tu montait au 37ème ?”

Ambroise : “En fait ont montait les ascenseurs, on les montait mécaniquement et on les câblait. Au fur et à mesure qu’on montait l’ascenseur, au fur et à mesure on montait le bâtiments.”

Léa : “Faut pas avoir le vertige”

Ambroise : “Non, faut pas avoir le vertige.”

Léa : “Ou au contraire, si tu montes progressivement, et si tu as le vertige ça t’apprends à le conquérir progressivement.”

Ambroise : “C’est ça.”

Léa : “Bon merci pour ta participation aujourd’hui !”

Ambroise : “De rien, ça m’a fait plaisir”

Léa : “Si vous voulez en savoir plus vous pouvez explorer : ça appelle la Maison des Compagnons, l’associations c’est les compagnons du devoir.”

Ambroise : “L’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France”

Léa : “Et bien sûr vous pouvez trouver la transcription de notre conversation sur la page de cet épisode. C’est sur leacafe.com/blog et on vous retrouve bientôt pour un prochain épisode. Salut Ambroise !”

Ambroise : “Salut, à bientôt.”

(Fin)

Cet épisode touche à sa fin merci à vous pour avoir été avec nous tout au long de cet épisode et un merci spécial à notre invité Ambroise Bonneterre directeur de la maison des compagnons du devoir de la ville d’Angers. Vous pouvez retrouver le site Internet de cette organisation au www.compagnon–du–devoir.com. Vous avez écouté cet entretien vous pouvez aussi le lire. Vous trouverez la transcription sur la page du blog de Léacafé.

Très bonne journée à vous et à bientôt pour un prochain épisode !

(Outro)