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Les acides aminés et les protéines dans la production laitière.

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Sections et résumés

00:02:10

À quel moment votre intérêt pour ce sujet a-t-il commencé ?

Dre Hélène Lapierre

C’est quand même une longue histoire qui a commencé quand j'ai fait mon baccalauréat à l'Université Laval en sciences animales. Ensuite, j'ai trouvé un emploi qui touchait indirectement la recherche, puis ça m'a vraiment donné la piqûre et j'ai poursuivi avec une maîtrise à l'Université Laval, en nutrition aussi. Plus tard, j'ai eu une opportunité de retourner à la recherche, l'attraction était trop forte. J'avais trop aimé ça. C'est quand même un travail qui est fascinant et qui n’est vraiment pas ennuyeux. J'ai fait aussi un doctorat à l'Université de Sherbrooke en physiologie animale, puis j'ai poursuivi avec un postdoctorat au USDA de Beltsville au Maryland avec les docteurs Tyrrell et Reynolds. C'est là que j'ai commencé à apprendre de nouvelles techniques, pas seulement pour alimenter la vache et regarder la production de lait, mais pour trouver des façons de suivre le métabolisme, le destin des nutriments. Donc, si je donne une protéine ou un acide aminé à la vache, qu'est-ce qui arrive entre l'ingestion puis la glande mammaire ? On a développé des outils, pour suivre le destin des différents nutriments : acides aminés, glucose. Pour être capable de comprendre ce qui se passe parce que c'est vraiment la meilleure façon d'avancer quand on réussit à comprendre mécaniquement ce qui se passe. […]

10:50

Est-ce que les modèles qu'on utilise aujourd'hui proposent des choses en lien avec les besoins en acide aminé d'une vache ?

Dre Hélène Lapierre

Il y a une toute nouvelle équation pour prédire la protéine du lait que l’on s’attend à avoir avec une ration. Et puis, ce qui est vraiment nouveau dans le présent NASEM, c'est que bon, on est d'accord que quand on développe des modèles, il faut les développer à partir de données qu'on a puis évidemment c'est les données d'articles qui sont publiés, donc c'est des choses qui sont déjà arrivées. Mais quand on développe un modèle, on veut le développer pour les vaches qu'on va nourrir aujourd'hui et les vaches qu'on va nourrir demain donc, dans le nouveau NASEM, il y a l'inclusion d'un facteur qui est la moyenne mobile du troupeau, qui représente la quantité moyenne de protéines par vache fabriquée en sur une base de 305 jours. Donc ça permet d'ajuster les facteurs de prédiction en fonction de la moyenne à laquelle on s'attend.

00:13:48

Et au sujet de l’histidine, est-ce qu’il y a des périodes de stress ou de lactation où l’histidine devient plus importante qu'à la normale ?

Dre Hélène Lapierre

C'est vraiment une situation particulière. Quand on a commencé à travailler là-dessus, il y a 15 ou 20 ans déjà, le dogme était par rapport à des travaux qui avaient été faits en Scandinavie que la lysine était un acide aminé limitant, avec des rations qui étaient à base de graminées, puis c'est resté longtemps comme ça. Mais après ça, on a fait des travaux avec des collègues aux États-Unis et on a démontré que ce n'est pas le fait que la ration soit à la base de graminées, c'est plutôt que dans les rations qui étaient utilisées à base de graminées en Europe, quand les travaux avaient été faits, c'était des rations qui étaient très faibles en protéines. On sait que maintenant les consommateurs exigent de plus en plus que les producteurs, les nutritionnistes, que le secteur laitier en général fasse un effort pour diminuer l'impact du secteur laitier sur l'environnement. Puis une façon vraiment directe et facile de faire ça est de diminuer la quantité totale de protéines qu'on donne à la vache. […]

Si on diminue la quantité de protéines qu'on veut valoriser, la proportion de protéines microbiennes va monter à 60, 65 et même 70 %. On a toujours appris dans nos cours que c'était une protéine qui avait un très bon profil en acides aminés, mais si on regarde de plus près là on voit que le pourcentage d’histidine dans la protéine microbienne est assez faible comparativement aux ingrédients alimentaires. Donc, si on augmente la proportion de protéines microbiennes, on diminue l'histidine plus rapidement qu'on diminue les autres de ces aminés et à ce moment-là on peut se retrouver à un point ou l’histidine devient un acide aminé limitant.

00:19:19

Et finalement, quelques points clés que tu donnerais aux nutritionnistes ou aux fermiers qui se questionnent sur les besoins en azote, en protéines et en acides aminés pour les vaches :

Dre Hélène Lapierre

Je pense que le premier point c'est que tranquillement on s'en va pour équilibrer les rations sur une base d'acides aminés plutôt que sur une base de protéines métabolisable surtout pas de la protéine brute. Ça fonctionne chez les volailles, ça fonctionne chez les porcs, il n’y a pas de raison que ça ne fonctionne pas chez les ruminants, surtout qu'on a développé quand même au cours des 2 dernières décennies, beaucoup de sous modèles du rumen pour bien prédire quel est l’apport. On a travaillé fort pour prédire quels étaient les besoins et on est de plus en plus capables de jumeler les 2. Je pense que dans cette direction-là qu'il faut aller. Pour répondre aux besoins des consommateurs, on vise à diminuer le pourcentage de protéines brutes des rations, ce qui est excellent pour le producteur parce que ça diminuerait les coûts de production, ça diminue en même temps la pollution azotée. Mais si on fait ça, il faut faire attention à certains acides aminés, surtout l’histidine, qui est vraiment à vérifier ?

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Dre Hélène Lapierre

C’est quand même une longue histoire qui a commencé quand j'ai fait mon baccalauréat à l'Université Laval en sciences animales. Ensuite, j'ai trouvé un emploi qui touchait indirectement la recherche, puis ça m'a vraiment donné la piqûre et j'ai poursuivi avec une maîtrise à l'Université Laval, en nutrition aussi. Plus tard, j'ai eu une opportunité de retourner à la recherche, l'attraction était trop forte. J'avais trop aimé ça. C'est quand même un travail qui est fascinant et qui n’est vraiment pas ennuyeux. J'ai fait aussi un doctorat à l'Université de Sherbrooke en physiologie animale, puis j'ai poursuivi avec un postdoctorat au USDA de Beltsville au Maryland avec les docteurs Tyrrell et Reynolds. C'est là que j'ai commencé à apprendre de nouvelles techniques, pas seulement pour alimenter la vache et regarder la production de lait, mais pour trouver des façons de suivre le métabolisme, le destin des nutriments. Donc, si je donne une protéine ou un acide aminé à la vache, qu'est-ce qui arrive entre l'ingestion puis la glande mammaire ? On a développé des outils, pour suivre le destin des différents nutriments : acides aminés, glucose. Pour être capable de comprendre ce qui se passe parce que c'est vraiment la meilleure façon d'avancer quand on réussit à comprendre mécaniquement ce qui se passe. […]

10:50

Est-ce que les modèles qu'on utilise aujourd'hui proposent des choses en lien avec les besoins en acide aminé d'une vache ?

Dre Hélène Lapierre

Il y a une toute nouvelle équation pour prédire la protéine du lait que l’on s’attend à avoir avec une ration. Et puis, ce qui est vraiment nouveau dans le présent NASEM, c'est que bon, on est d'accord que quand on développe des modèles, il faut les développer à partir de données qu'on a puis évidemment c'est les données d'articles qui sont publiés, donc c'est des choses qui sont déjà arrivées. Mais quand on développe un modèle, on veut le développer pour les vaches qu'on va nourrir aujourd'hui et les vaches qu'on va nourrir demain donc, dans le nouveau NASEM, il y a l'inclusion d'un facteur qui est la moyenne mobile du troupeau, qui représente la quantité moyenne de protéines par vache fabriquée en sur une base de 305 jours. Donc ça permet d'ajuster les facteurs de prédiction en fonction de la moyenne à laquelle on s'attend.

00:13:48

Et au sujet de l’histidine, est-ce qu’il y a des périodes de stress ou de lactation où l’histidine devient plus importante qu'à la normale ?

Dre Hélène Lapierre

C'est vraiment une situation particulière. Quand on a commencé à travailler là-dessus, il y a 15 ou 20 ans déjà, le dogme était par rapport à des travaux qui avaient été faits en Scandinavie que la lysine était un acide aminé limitant, avec des rations qui étaient à base de graminées, puis c'est resté longtemps comme ça. Mais après ça, on a fait des travaux avec des collègues aux États-Unis et on a démontré que ce n'est pas le fait que la ration soit à la base de graminées, c'est plutôt que dans les rations qui étaient utilisées à base de graminées en Europe, quand les travaux avaient été faits, c'était des rations qui étaient très faibles en protéines. On sait que maintenant les consommateurs exigent de plus en plus que les producteurs, les nutritionnistes, que le secteur laitier en général fasse un effort pour diminuer l'impact du secteur laitier sur l'environnement. Puis une façon vraiment directe et facile de faire ça est de diminuer la quantité totale de protéines qu'on donne à la vache. […]

Si on diminue la quantité de protéines qu'on veut valoriser, la proportion de protéines microbiennes va monter à 60, 65 et même 70 %. On a toujours appris dans nos cours que c'était une protéine qui avait un très bon profil en acides aminés, mais si on regarde de plus près là on voit que le pourcentage d’histidine dans la protéine microbienne est assez faible comparativement aux ingrédients alimentaires. Donc, si on augmente la proportion de protéines microbiennes, on diminue l'histidine plus rapidement qu'on diminue les autres de ces aminés et à ce moment-là on peut se retrouver à un point ou l’histidine devient un acide aminé limitant.

00:19:19

Et finalement, quelques points clés que tu donnerais aux nutritionnistes ou aux fermiers qui se questionnent sur les besoins en azote, en protéines et en acides aminés pour les vaches :

Dre Hélène Lapierre

Je pense que le premier point c'est que tranquillement on s'en va pour équilibrer les rations sur une base d'acides aminés plutôt que sur une base de protéines métabolisable surtout pas de la protéine brute. Ça fonctionne chez les volailles, ça fonctionne chez les porcs, il n’y a pas de raison que ça ne fonctionne pas chez les ruminants, surtout qu'on a développé quand même au cours des 2 dernières décennies, beaucoup de sous modèles du rumen pour bien prédire quel est l’apport. On a travaillé fort pour prédire quels étaient les besoins et on est de plus en plus capables de jumeler les 2. Je pense que dans cette direction-là qu'il faut aller. Pour répondre aux besoins des consommateurs, on vise à diminuer le pourcentage de protéines brutes des rations, ce qui est excellent pour le producteur parce que ça diminuerait les coûts de production, ça diminue en même temps la pollution azotée. Mais si on fait ça, il faut faire attention à certains acides aminés, surtout l’histidine, qui est vraiment à vérifier ?

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