Artwork

Content provided by France Médias Monde. All podcast content including episodes, graphics, and podcast descriptions are uploaded and provided directly by France Médias Monde or their podcast platform partner. If you believe someone is using your copyrighted work without your permission, you can follow the process outlined here https://player.fm/legal.
Player FM - Podcast App
Go offline with the Player FM app!

Les difficultés du kényan Mobius illustrent les défis de l’automobile «made in Africa»

2:16
 
Share
 

Manage episode 441319105 series 2359050
Content provided by France Médias Monde. All podcast content including episodes, graphics, and podcast descriptions are uploaded and provided directly by France Médias Monde or their podcast platform partner. If you believe someone is using your copyrighted work without your permission, you can follow the process outlined here https://player.fm/legal.

Proposer une voiture fabriquée en Afrique et pensée pour l’Afrique, c’est l’ambition de Mobius, constructeur automobile kényan. Mais la start-up peine à surmonter les difficultés. Après plus de dix ans d’activité, la firme vient d’accepter une offre de rachat, après avoir d’abord annoncé sa fermeture début août. Son exemple illustre les défis de la construction automobile en Afrique, au sein d’un marché largement dominé par les importations de seconde main.

De notre correspondante à Nairobi,

Une voiture à un prix compétitif, tout terrain, adaptée aux routes – parfois mauvaises – du continent et construite en Afrique, tel est le pari de Mobius. Un pari audacieux, reconnaît Nicolas Guibert, son PDG. « C’est difficile de concevoir un véhicule complètement nouveau, d’investir dans des outillages et être compétitif quand on est sur un tout petit volume, explique-t-il. C’est la problématique de Mobius. La première Mobius mise sur le marché en 2015, c’est une voiture qui était vendue à 10 000 dollars, mais qui coûtait 30 000 dollars à fabriquer pièce. »

Cinquante véhicules ont été vendus avant que Mobius ne décide d’arrêter la production, pour concevoir un autre modèle, moins cher à fabriquer, qui n’a pas encore été mis sur le marché. En attendant et pour tenter de générer des profits, la firme a lancé un véhicule chinois, assemblé au Kenya, la Mobius III. Cent de ces modèles ont été vendus. Les plus gros constructeurs automobiles dans le pays, eux, se concentrent justement sur l’assemblage, de poids lourds et de pick-up majoritairement, avec une partie des pièces importées.

« Le problème majeur de Mobius depuis le départ, c'est la levée de fonds »

L’industrie et les fournisseurs locaux peinent à se développer face aux voitures de seconde main. Moins chères, elles représentent 80% des achats selon les estimations du secteur. « Il y a trois grands assembleurs de véhicules au Kenya qui fonctionnent à environ 40% de leur capacité à cause d’un manque d’opportunités de marché, détaille Rita Kavashe, la directrice générale d’Isuzu East Africa, un assembleur de véhicules dans la région. Donc, ça ne fait pas sens sur le plan économique pour un fournisseur local de se mettre à fabriquer des parebrises par exemple pour un faible volume. Ça ne leur permet pas d’atteindre une qualité satisfaisante, ni d’offrir un prix compétitif par rapport à d’autres pays comme la Thaïlande, l’Afrique du Sud ou l’Égypte. »

Par ailleurs, le PDG de Mobius a fait face à un autre défi : le financement. « Le problème majeur de Mobius depuis le départ, c'est la levée de fonds », constate Nicolas Guibert. Beaucoup d’investisseurs s’arrêtent quand on parle d’Afrique. Ensuite, on est dans le manufacturing, ça les investisseurs aussi n’aiment pas tellement. On est aussi dans l’automobile, c’est quelque chose qui fait peur aux investisseurs parce que c’est considéré comme étant capitalistique. »

Une fébrilité renforcée par le fait que Mobius était une société qui ne faisait pas encore de bénéfices. Si ses difficultés ont poussé la start-up à se mettre en liquidation, son acheteur espère, d’après Nicolas Guibert, continuer la marque.

À écouter aussiAfrique: naissance d'une industrie automobile avec Mobius [3/3]

  continue reading

312 episodes

Artwork
iconShare
 
Manage episode 441319105 series 2359050
Content provided by France Médias Monde. All podcast content including episodes, graphics, and podcast descriptions are uploaded and provided directly by France Médias Monde or their podcast platform partner. If you believe someone is using your copyrighted work without your permission, you can follow the process outlined here https://player.fm/legal.

Proposer une voiture fabriquée en Afrique et pensée pour l’Afrique, c’est l’ambition de Mobius, constructeur automobile kényan. Mais la start-up peine à surmonter les difficultés. Après plus de dix ans d’activité, la firme vient d’accepter une offre de rachat, après avoir d’abord annoncé sa fermeture début août. Son exemple illustre les défis de la construction automobile en Afrique, au sein d’un marché largement dominé par les importations de seconde main.

De notre correspondante à Nairobi,

Une voiture à un prix compétitif, tout terrain, adaptée aux routes – parfois mauvaises – du continent et construite en Afrique, tel est le pari de Mobius. Un pari audacieux, reconnaît Nicolas Guibert, son PDG. « C’est difficile de concevoir un véhicule complètement nouveau, d’investir dans des outillages et être compétitif quand on est sur un tout petit volume, explique-t-il. C’est la problématique de Mobius. La première Mobius mise sur le marché en 2015, c’est une voiture qui était vendue à 10 000 dollars, mais qui coûtait 30 000 dollars à fabriquer pièce. »

Cinquante véhicules ont été vendus avant que Mobius ne décide d’arrêter la production, pour concevoir un autre modèle, moins cher à fabriquer, qui n’a pas encore été mis sur le marché. En attendant et pour tenter de générer des profits, la firme a lancé un véhicule chinois, assemblé au Kenya, la Mobius III. Cent de ces modèles ont été vendus. Les plus gros constructeurs automobiles dans le pays, eux, se concentrent justement sur l’assemblage, de poids lourds et de pick-up majoritairement, avec une partie des pièces importées.

« Le problème majeur de Mobius depuis le départ, c'est la levée de fonds »

L’industrie et les fournisseurs locaux peinent à se développer face aux voitures de seconde main. Moins chères, elles représentent 80% des achats selon les estimations du secteur. « Il y a trois grands assembleurs de véhicules au Kenya qui fonctionnent à environ 40% de leur capacité à cause d’un manque d’opportunités de marché, détaille Rita Kavashe, la directrice générale d’Isuzu East Africa, un assembleur de véhicules dans la région. Donc, ça ne fait pas sens sur le plan économique pour un fournisseur local de se mettre à fabriquer des parebrises par exemple pour un faible volume. Ça ne leur permet pas d’atteindre une qualité satisfaisante, ni d’offrir un prix compétitif par rapport à d’autres pays comme la Thaïlande, l’Afrique du Sud ou l’Égypte. »

Par ailleurs, le PDG de Mobius a fait face à un autre défi : le financement. « Le problème majeur de Mobius depuis le départ, c'est la levée de fonds », constate Nicolas Guibert. Beaucoup d’investisseurs s’arrêtent quand on parle d’Afrique. Ensuite, on est dans le manufacturing, ça les investisseurs aussi n’aiment pas tellement. On est aussi dans l’automobile, c’est quelque chose qui fait peur aux investisseurs parce que c’est considéré comme étant capitalistique. »

Une fébrilité renforcée par le fait que Mobius était une société qui ne faisait pas encore de bénéfices. Si ses difficultés ont poussé la start-up à se mettre en liquidation, son acheteur espère, d’après Nicolas Guibert, continuer la marque.

À écouter aussiAfrique: naissance d'une industrie automobile avec Mobius [3/3]

  continue reading

312 episodes

All episodes

×
 
Loading …

Welcome to Player FM!

Player FM is scanning the web for high-quality podcasts for you to enjoy right now. It's the best podcast app and works on Android, iPhone, and the web. Signup to sync subscriptions across devices.

 

Quick Reference Guide