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Oumou Sangaré et Nirina Rakotomavo, deux générations, deux expressivités

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Le 29 juin 2024, lors du 43ème festival « Jazz à Vienne », deux sensibilités féminines se croisaient sur la scène du Théâtre antique. La jeune pianiste et chanteuse réunionnaise Nirina Rakotomavo dévoilait sa musicalité jazz nourrie d’une créolité malgache que ses racines australes magnifiaient subtilement. Quelques heures plus tard, l’immense Oumou Sangaré affirmait ses convictions de femme libre à travers sa merveilleuse voix héritée des traditions africaines ancestrales. Nous étions sur place pour saisir l’humeur de deux interprètes uniques.

Nirina Rakotomavo eut l’honneur d’être la première à insuffler ce soir-là l’esprit d’une programmation multicolore. Bien qu’elle se présente désormais sous son nom, c’est la tonalité de son groupe vocal initial, les selkies, qui nourrissait cette prestation très réussie. Les mélodieux entrecroisements de trois voix féminines portés par la virtuosité de leurs accompagnateurs inspirés donnaient à ce sextet une vigueur fort réjouissante. Nirina Rakotomavo n’est pas encore une figure majeure du jazz en France mais l’intention métisse de son répertoire la distingue de ses homologues. Soutenue par la Spedidam (Société de perception et de distribution des droits des artistes-interprètes), cette jeune artiste saura manifester au fil des années l’authenticité de son identité culturelle. N’en doutons pas. L’ovation qui suivit sa brève mais enthousiasmante apparition au festival « Jazz à Vienne » en fut une preuve formelle.

Avant l’arrivée de l’étoile du jour, les festivaliers furent particulièrement charmés par les « Égarés ». Ce quatuor magique, composé de Ballake Sissoko (Kora), Vincent Segal (Violoncelle), Vincent Peirani (Accordéon) et Émile Parisien (Saxophone), jouait avec les contrastes et les couleurs. Servis par une prise de son cristalline, ces quatre compagnons ont su mettre en valeur la spécificité de leurs instruments respectifs en liant malicieusement leurs notes créatives aux bourrasques d’un vent frais et humide annonciateur d’un orage estival approchant. Les oreilles curieuses ont clairement apprécié cette audace et les acclamations furent à la hauteur de cette joyeuse camaraderie musicale.

La nuit tomba, la pluie ne tomba pas, et la flamboyante Oumou Sangaré illuminait les yeux des spectateurs venus entendre la voix unique d’une icône africaine planétaire. Davantage axé sur son dernier album Timbuktu, le récital de la « Reine du Wassulu » fut étincelant, frissonnant et réjouissant. Certains spectateurs n’ont d’ailleurs pu résister à l’envie de monter sur scène pour esquisser quelques pas de danse auprès de leur idole. Oumou Sangaré, amusée par cette manifestation amicale de respect et de reconnaissance sincère de son talent, a même pris la pose pour un ou deux selfies un bref instant. Toujours animée par un désir de justice, de paix et d’égalité, Oumou Sangaré n’a pas hésité à appeler à un « cessez le feu » alors que de nombreux conflits déséquilibrent la géopolitique internationale. Comme elle le clame souvent : « Les guerres s’achèvent toujours par des négociations autour d’une table. Pourquoi ne pas parlementer avant le déclenchement des hostilités ? ». Ce message fut entendu et salué par de vifs applaudissements. La musique porte parfois des discours qu’il faut savoir écouter. L’émotion que nous ressentons est le signe d’une vérité, d’un engagement, d’une approbation, que cette grande dame cherche à éveiller en nous. Ce fut le cas au Théâtre antique de Vienne, le 29 juin 2024.

Festival Jazz à Vienne.

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Nirina Rakotomavo eut l’honneur d’être la première à insuffler ce soir-là l’esprit d’une programmation multicolore. Bien qu’elle se présente désormais sous son nom, c’est la tonalité de son groupe vocal initial, les selkies, qui nourrissait cette prestation très réussie. Les mélodieux entrecroisements de trois voix féminines portés par la virtuosité de leurs accompagnateurs inspirés donnaient à ce sextet une vigueur fort réjouissante. Nirina Rakotomavo n’est pas encore une figure majeure du jazz en France mais l’intention métisse de son répertoire la distingue de ses homologues. Soutenue par la Spedidam (Société de perception et de distribution des droits des artistes-interprètes), cette jeune artiste saura manifester au fil des années l’authenticité de son identité culturelle. N’en doutons pas. L’ovation qui suivit sa brève mais enthousiasmante apparition au festival « Jazz à Vienne » en fut une preuve formelle.

Avant l’arrivée de l’étoile du jour, les festivaliers furent particulièrement charmés par les « Égarés ». Ce quatuor magique, composé de Ballake Sissoko (Kora), Vincent Segal (Violoncelle), Vincent Peirani (Accordéon) et Émile Parisien (Saxophone), jouait avec les contrastes et les couleurs. Servis par une prise de son cristalline, ces quatre compagnons ont su mettre en valeur la spécificité de leurs instruments respectifs en liant malicieusement leurs notes créatives aux bourrasques d’un vent frais et humide annonciateur d’un orage estival approchant. Les oreilles curieuses ont clairement apprécié cette audace et les acclamations furent à la hauteur de cette joyeuse camaraderie musicale.

La nuit tomba, la pluie ne tomba pas, et la flamboyante Oumou Sangaré illuminait les yeux des spectateurs venus entendre la voix unique d’une icône africaine planétaire. Davantage axé sur son dernier album Timbuktu, le récital de la « Reine du Wassulu » fut étincelant, frissonnant et réjouissant. Certains spectateurs n’ont d’ailleurs pu résister à l’envie de monter sur scène pour esquisser quelques pas de danse auprès de leur idole. Oumou Sangaré, amusée par cette manifestation amicale de respect et de reconnaissance sincère de son talent, a même pris la pose pour un ou deux selfies un bref instant. Toujours animée par un désir de justice, de paix et d’égalité, Oumou Sangaré n’a pas hésité à appeler à un « cessez le feu » alors que de nombreux conflits déséquilibrent la géopolitique internationale. Comme elle le clame souvent : « Les guerres s’achèvent toujours par des négociations autour d’une table. Pourquoi ne pas parlementer avant le déclenchement des hostilités ? ». Ce message fut entendu et salué par de vifs applaudissements. La musique porte parfois des discours qu’il faut savoir écouter. L’émotion que nous ressentons est le signe d’une vérité, d’un engagement, d’une approbation, que cette grande dame cherche à éveiller en nous. Ce fut le cas au Théâtre antique de Vienne, le 29 juin 2024.

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